L’une de nos botanistes a pu observer plusieurs pieds d’une forme rare de l’Ophrys abeille (Ophrys apifera) présentant une anomalie chromatique remarquable. Il s’agit de la forme chlorantha, qui se distingue de la forme commune par une hypochromie totale : sépales blancs, labelle et pétales vert jaunâtre.
Pour comprendre le phénomène, il faut revenir à quelques notions de biologie végétale. Les végétaux abritent plusieurs types de pigments photosynthétiques qui leur confèrent diverses couleurs. Certains, les pigments dits anthocyanes, sont localisés dans les vacuoles des cellules végétales. D’autres sont contenus dans les chloroplastes, notamment la chlorophylle.
Les pigments anthocyanes correspondent normalement à un large spectre de couleurs (du rouge au bleu en passant par le jaune). Si l’Ophrys apifera observée présente des sépales blancs, c’est justement lié à l’absence des pigments anthocyanes dans les vacuoles des cellules ! A l’inverse, les tons vert-jaunâtre du labelle et des pétales sont dus à la présence de chlorophylle dans les chloroplastes.
La forme chloranta n’est qu’une des anomalies chromatiques que l’on peut recenser sur les Ophrys apifera. On peut en trouver plusieurs autres, à l’instar de la forme bicolor. Certaines présentent également des variations au niveau du labelle (plus long, plus fin) ou des sépales. A noter que toutes ces formes ne sont pas reconnues en tant qu’espèces à part entière.
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